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Savoir-faire & matières

Les contextes de production des masques sont eux aussi infinis. Qu’il s’agisse de productions industrielles ou artisanales, en usines ou en ateliers, tenues secrètes ou non, fabriquées par des hommes ou des femmes, les objets des collections du Musée témoignent d’incroyables savoir-faire, parfois disparus ou au contraire encore bien vivants.

Les matières utilisées dans la production des masques et costumes sont de plusieurs types :

    • minérales : pierre, or, argent, cuivre, fer, pierre précieuse, terre cuite, argile, etc.
    • végétales : feuille, bois, écorce, paille, herbe séchée, raphia, résine, bambou, osier, fruit, légume, etc.
    • animales : corne, ivoire, os, dent, cuir, peau, fourrure, laine, poil, crin, cheveu, cire, coquille, carapace, plume, etc.
    • composites : plastique, latex, papier, carton, verre, tissu, émail, miroir, perle, polystyrène, etc.

Les matières utilisées ne sont pas choisies au hasard et répondent à des critères différents selon les cas, les contextes et les fonctions de la pratique. Il peut s’agir de critères sociaux. Certaines matières permettent, en effet, de souligner le statut du personnage incarné ou de son porteur, comme l’or, l’argent et les pierres précieuses, mais aussi certaines matières animales comme les cauris, l’ivoire, les coquillages et les plumes. Dans certains rites saisonniers, le costume entier est fabriqué en matière végétale. Son caractère éphémère participe à la pratique, en symbolisant le cycle naturel des saisons. Parfois les critères peuvent être d’ordre économique. Le plastique, le papier mâché, le carton sont des matériaux plus abordables que d’autres.

Les masques fabriqués dans ces matériaux sont donc plus démocratiques. Parfois, c’est la nature apotropaïque de la matière qui oriente le choix de l’artisan. Les miroirs, l’argent ou l’or, et par extension les paillettes, par exemple, ont, dans de nombreuses cultures, le pouvoir de repousser les mauvais esprits. Les matières utilisées pour fabriquer les masques et costumes offrent une porte d’entrée pertinente pour envisager l’univers social plus large de la société dont ils sont issus.