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La pièce d’août : l’Akhnif

Vêtement de protection ? Ou vêtement de prestige ? L’Akhnif revêt plusieurs fonctions, ce qui fait de lui un textile rituel particulièrement intéressant et intrigant. 
Envolons-nous au Maroc avec Myriam Naji pour explorer l’Akhnif sous toutes ses coutures.
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Akhnif d’enfant (cape)

Afrique, Maroc, Djebel Sirwa
Confédération Aït Ouaouzguite, tribu Aït Abdallah Milieu du 20e siècle
Laine, poil de chèvre, coton, teinture / Tissage, décor broché, point noué
D 002.1.322 MO, Musée Bargoin Clermont Auvergne Métropole

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L’akhnif est une cape noire semi-circulaire à capuche tissée en un seul tenant, sur un métier à tisser vertical. Vestige de pratiques textiles méditerranéennes antiques, sa fabrication complexe n’a subsisté que dans les régions montagneuses du Sirwa, entre le Haut Atlas et l’Anti-Atlas marocain.

Tissé en technique de tapisserie avec de la laine de mouton et/ou des poils de chèvre noirs, il comprend un grand motif dorsal rouge qui a souvent été interprété comme un œil, capable de repousser les mauvaises intentions mais aussi d’attirer la jalousie. Ses motifs en laine colorés sont brochés (obtenus par le jeu de fils de trame supplémentaires). Ces techniques de fabrication, complexes, contribuent à expliquer le pouvoir captivant de ce vêtement masculin, qui a pu être un instrument de pouvoir et de violence dans les relations sociales passées. L’akhnif était porté par les adultes comme les enfants, et par les musulmans comme les juifs.